Mediatization, polarization, and intolerance (between environments, media, and circulation)

La médiatisation du mouvement des « gilets jaunes » : religion et politique 143 la religion, c) « Gilets jaunes » : spiritualisation de la politique, d) « Gilets jaunes » : médiatisation du mouvement. En ce qui concerne l’ancrage théorique, nous faisons usage de la théorie de lamédiatisation (Livingstone, 2009 ; Hepp, 2012 ; Deacon et Stanyer, 2014 ; Bratosin, 2016 ; Krotz, 2017 ; Bratosin, Gomes et Neto, 2017 ; Bratosin, 2019). Plus précisé- ment, nous inscrivons notre travail dans une compréhension de lamédiatisation d’une part, comme programme de recherche qui repose sur l’intégration croissante des médias dans la vie quoti- dienne, l’enchevêtrement augmenté des médias et de la société et l’unification dialectique de la multiplicité des mondes sociaux composant la société et d’autre part, dans le sillage de l’école de Marbourg par le biais des formes symboliques (Bratosin, 2007 ; Tudor, 2013). Quant la méthodologie employée pour appro- cher le corpus d’articles de presse, images-photos document et vidéos choisis comme représentatifs et publiés/diffusés sur les médias mainstream et sur ceux propres au mouvement, c’est- - dire des pages et groupes sur le réseau Facebook, nous avons utilisé l’analyse du discours (Fairclough, 2010). 2. « Gilets jaunes » : ancrage politique et religieux Même si le discours des « Gilets jaunes » rejette tout embrigadement politique, les revendications dans leur contenu, dans leur formulation et dans leur déploiement dans l’espace public ont tout de même un fort ancrage politique. La vigilance des « Gilets jaunes » face aux tentatives de récupération poli- tique du mouvement n’efface pas pour autant l’engagement po- litique d’origine de chaque participant mobilisé. Cette situation jouit dans l’analyse d’une certaine stabilité car les « Gilets jaunes » ne se sont jamais présentés comme une alternative politique. Dès lors, l’ancrage politique du mouvement des « Gilets jaunes » doit être entendu comme la résultante des affiliations politiques des participants. Dans ce contexte, alors que les apparences et les médias traditionnels voulaient accréditer l’idée que les « Gi- lets jaunes » s’inscrivaient dans une mouvance d’extrême-droite, les études empiriques ont montré que le mouvement était ancré plutôt dans la gauche politique : « (…) ils sont bien plus nom-

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