Mediatization, polarization, and intolerance (between environments, media, and circulation)

Bernard Miège 230 d’info-pauvres, et même de catégories sociales, to- talement démunies face au numérique. • La dynamique marchande, facilitée par la faiblesse et même l’absence de régulations publiques, dé- bouche en effet sur une diversité de situations structurellement différenciées où la résorption des retards et des écarts est une perspective impro- bable et s’apparente une course en avant où les concurrents non seulement ne partent pas sur la même ligne mais surtout disposent de ressources et d’atouts très inégalement distribués. Ainsi, le projet de réduction de la supposée « fracture nu- mérique », qui est au cœur de stratégies d’organisa- tions internationales, relève du mythe (impossible atteindre) pour ceux qui sont peu ou mal équipés, ou peu ou pas formés; • La connexion des réseaux sociaux-numériques donne parfois lieu des résultats surprenants dont l’interprétation ne va pas de soi. Ainsi la connexion Facebook atteindrait-elle dans les principales villes de Tunisie des taux supérieurs ceux obser- vés dans des villes européennes, de l’autre côté de la Méditerranée. En dehors du fait que les données diffusées émanent des diffuseurs eux-mêmes et de- manderaient vérifications, il est vraisemblable que la comparaison ne met pas en regard les mêmes pratiques, un RSN « garantissant » aux usagers tu- nisiens un accès facilité et immédiat aux informa- tions de toutes natures et ainsi qu’aux communica- tions interpersonnelles, en dehors de tout contrôle public ; du moins c’est ainsi qu’ils le ressentent ; • La forte concurrence faite l’information de presse par les médias sociaux. Pour beaucoup d’observa- teurs, il est entendu que les réseaux sociaux-nu- mériques, et plus encore ce que l’on désigne main- tenant comme des médias sociaux, sont en train de remplacer les médias d’information « historiques », et notamment la presse d’information. L’individua- lisation de l’accès l’information rendue possible