Mediatization, polarization, and intolerance (between environments, media, and circulation)

Bernard Miège 232 Et ce faisant, on peut évaluer les mutations (et non les révolutions) opérées, au premier rang desquelles on signalera la multiplication des échanges interindividuels distancequi sont mettre l’actif des réseaux sociaux-numériques, les échanges en présentiel se voyant complétés/ remplacés par des échanges distance accessibles en permanence par un ensemble d’« amis » qui antérieurement n’étaient pas sollicités et impliqués. La com- munication interindividuelle change ainsi de dimension, et est plus difficilement maîtrisable par ceux qui en sont l’origine : ainsi pour les tweets (les décideurs politiques et économiques, et même les sportifs et les artistes sont ainsi dans l’obligation de faire appel des spécialistes pour gérer leurs communica- tions) et même pour les messages accompagnés de photos. La nouveauté réside bien sûr dans l’élargissement quantitatif et géographique des destinataires des messages, mais aussi dans l’obligation de contrôler les traces laissées le plus souvent mal- gré soi. A contrario on peut mieux comprendre le « maintien » comme déj indiqué de certains grands médias ou des indus- tries culturelles (musique enregistrée, cinéma, etc.) ; l’ « ancien système » se trouve repris, et non pas remplacé comme le vou- draient a priori les normes de l’économie numérique favorables aux productions des amateurs et aux échanges directs entre producteurs et consommateurs (cf le peer to pee r). Ces phénomènes nous sont connus, car ils concernent maintenant plus ou moins chacun de nous dans sa vie quoti- dienne. Mais ce que nous ne percevons pas, ou mal, c’est qu’ils sont la traduction d’une tendance plus fondamentale : l’indus- trialisation de l’information- communication (pour plus de pré- cisions sur l’articulation entre information et communication: Miège, 2015). Engagée dès la fin du 19ème siècle, et élargie du - rant le 20ème siècle, elle connaît désormais une impulsion dé- cisive dont il s’agit de prendre la mesure. Et ce stade de mon argumentation, il me paraît nécessaire de mettre l’accent sur les deux formes principales que prend, avec le développement des techniques numériques, ce procès tout fait spécifique, consis - tant effectivement industrialiser des activités dont on n’envi- sageait pas jusqu’ peu, qu’elles prendraient cette orientation : en quoi consistent ces deux formes principales ?

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